Les abattus

RENAUDE Noëlle

Né dans les années 60 dans une famille du sous-prolétariat, père alcoolique vite disparu, mère suicidée, un enfant survit avec ses frères aînés et sa petite sœur grâce à Max, le dernier compagnon de sa mère. Dans les années 80, il exerce divers petits boulots, banque, immobilier, gardien de nuit et se retrouve mêlé à différents drames pour la plupart inexpliqués, qui laissent policiers et journaliste perplexes : meurtres sauvages, braquage, disparitions. Lorsqu’il se résout à enquêter sur Max, il disparaît à son tour…


Sombre destin d’un jeune, entreprenant, dans un milieu provincial sclérosé, occasion de portraits acides lestement menés. Connue pour ses pièces de théâtre aux personnages figés, récitants tragiques alternés, dans la  lignée de Beckett et  Duras, l’auteure garde, dans ce premier roman, policier et singulier, une forme théâtrale qui apporte densité et inquiétude L’ambiance est lourde, les inégalités sociales cruelles mais le côté caricatural ou banal est soutenu par un style très original. Rythme saccadé, dialogues vifs, mécanique ondulatoire faisant alterner angoisse et apathie soutiennent les trois phases du livre : vingt années d’apprentissage, des enquêtes ciblées un peu trop enchevêtrées, un final inattendu. (M.Bi. et C.-M.T.)