Dans une petite ville (imaginaire), Kevin fĂȘte ses quinze ans. Il reçoit un appareil photo Polaroid, un Soleil 660. Le top ! Kevin est au comble du bonheur. Il lâessaye aussitĂŽt, mais les photos ne reprĂ©sentent pas ce qu’il prend. Et chaque nouvelle photo montre grosso modo la mĂȘme chose, effrayante : un molosse qui se rapproche dangereusement et n’a qu’un objectif : tuer ! Pour comprendre, Kevin se rend chez un redoutable et peu recommandable brocanteur.
L’intrigue, bien menĂ©e, monte en excitation, engendrant la peur au fur et Ă mesure des flashs du Soleil 660. Kevin ne peut sâempĂȘcher dâappuyer sur le dĂ©clencheur, face Ă ce phĂ©nomĂšne surnaturel. On frissonne «dâapercevoir», via les photos, le molosse se prĂ©ciser peu Ă peu, jusqu’Ă se matĂ©rialiser. Le tandem pĂšre et fils est touchant et vrai. LâĂ©criture est fluide, et l’auteur rĂ©alise une prouesse en rĂ©ussissant Ă nous intĂ©resser Ă une collection de photos rĂ©pĂ©titives. Ce volume est le troisiĂšme livre de Stephen King, aprĂšs Brume et Le corps, qu’Albin Michel publie en Ă©dition sĂ©parĂ©e Ă l’intention du public adolescent. Le Molosse fait parti du recueil Minuit 4 paru en 1990 (1992 en France). (J.G. et A.E.)