Un orphelinat de Chisinau, la capitale de la Moldavie… Ă sept ans Lastotchka est adoptĂ©e par Tamara Pavlovna, ramasseuse de bouteilles. Elle oblige la fillette Ă les laver, mais aussi Ă voler, Ă apprendre le russe et elle la punit durement lorsquâelle Ă©corche les mots ou quand les bouteilles ne sont pas suffisamment propres. La vie de Lastotchka se passe dans la cour de son immeuble parmi toutes sortes de gens hĂ©tĂ©roclites qui, heureusement, la traitent avec gentillesse, lui apprennent la vie et la soutiennent lorsque sa mĂšre adoptive disparaĂźt pendant de longs jours.
Le jardin de verre Ă©voque les traumatismes dâune enfant mal-aimĂ©e, dans un pays multiculturel, partagĂ© entre le russe et le roumain. La cruautĂ© de la vie nâest rien Ă cĂŽtĂ© de lâhorreur de lâorphelinat : lâenfant accepte tout et nâen veut Ă personne, elle dĂ©crit sans ressentiment et sans fioriture sa vĂ©ritĂ© crue. Câest Ă©mouvant, touchant dans sa naĂŻvetĂ© de voir les choses et dans le dĂ©sir de savoir si ses parents sont morts ou lâont abandonnĂ©e, ce qui changerait tout car elle ne ressentirait plus cette terrible douleur de lâabandon. LâĂ©criture juste de ce rĂ©cit pathĂ©tique ne peut laisser indiffĂ©rent. (M.-F.C. et S.L.)