Seize nouvelles traitent du bonheur, de la conception contemporaine de cette notion, par des écrivains qui ont en commun une complicité malicieuse et un esprit de dérision. Lequel s’attaque principalement aux clichés sociétaux, bonheur en entreprise grâce aux stages « nature », bonheur familial en tableaux idylliques avec enfants épanouis et joyeux parents… À l’inverse, la dépression, la fatalité, l’addiction, le désastre viennent contredire ce tableau grâce à Psychologie Magazine – férocement attaqué – ainsi que des livres réputés « feel good ». Quand les sites de rencontre conduisent à la dépression, l’aliénation atteint des sommets.
Les compères de Stéphane Rose (Pourvu qu’elle soit rousse, Les Notes novembre 2010) attribuent chaque année les « Gérard » du rire aux principaux médias. Dans l’esprit cabaret, ces nouveaux écrivains talentueux, jeunes et dynamiques, apportent leur contribution aux nouvelles tendances littéraires, notamment houellebecquiennes. Le « cafard », la dépression, la domination, l’envoûtement peuvent engendrer une certaine lassitude, mais finalement on rit beaucoup et souvent des malheurs de tout ce petit monde. On peut citer (surtout à ne pas rater !) la description d’un goûter d’enfants, le dictionnaire de bonheurologie, et le cognitivisme comportemental californien. (M.Bi.)