En 1896, Lajos Ligeti quitte Vienne et la pharmacie familiale Ă laquelle il est destinĂ© pour devenir architecte Ă Budapest. Il dĂ©couvre le bĂ©ton et lâarchitecture moderne, dont les concepts avant-gardistes surprennent en Hongrie. Ses projets ambitieux lâentraĂźnent Ă Paris, en Roumanie, Ă Prague⊠Il connaĂźt succĂšs et cĂ©lĂ©britĂ©. Mais la concurrence est rude, dâautant quâil est Ă©tranger et juif. Il ne voit pas les piĂšges qui le menacent, tant dans sa vie professionnelle que personnelle.
Ce nouveau roman de Paul Greveillac (MaĂźtres et esclaves, Les Notes juin 2018) a Ă©galement pour thĂšme lâArt, et plus prĂ©cisĂ©ment lâarchitecture. Il imagine la vie dâun jeune architecte qui, avec son maĂźtre dâĆuvre, voudrait imposer un style tout Ă fait rĂ©volutionnaire dans ses constructions, surtout dans une ville comme Budapest figĂ©e dans le passĂ©. Les personnages masculins sont vivants et crĂ©dibles. La prĂ©sence des femmes est rĂ©duite. Ce livre prenant, aux nombreuses rĂ©fĂ©rences artistiques et historiques, dans cette pĂ©riode Ă la fois fĂ©conde et dure, est Ă©crit dans un style particuliĂšrement descriptif, assez classique. LâĂ©pilogue dâune vingtaine de pages offre un dĂ©nouement original et annonce, dĂšs 1914, de sombres lendemains. (B.D. et A.Le.)