Retour de service

À quarante-sept ans, Nat est de retour à Londres après avoir été agent secret à l’étranger. Il s’attend à être mis à la retraite mais on lui confie la direction du Refuge, une dépendance du département Russie. Un piège ?… Passionné de badminton, il est abordé un soir à son club par Ed, un jeune homme qui tient absolument à jouer avec lui. Ed critique son époque, Nat ne l’écoute que d’une oreille, préoccupé par l’opération qu’il monte avec Florence, une stagiaire perspicace. Les événements vont s’enchaîner de manière inattendue ; heureusement Nat peut toujours compter sur Prue, sa femme.

John Le Carré (L’héritage des espions, Les Notes avril 2018) se fait un plaisir de revenir à un schéma plus classique du roman d’espionnage, celui qui avait fait son succès. Le héros raconte à la première personne l’imbroglio dans lequel il se débat et souligne les problèmes de l’Angleterre avec le Brexit, la dépendance vis-à-vis des États-Unis, la grossièreté de Trump, les oukases de Poutine… En toile de fond, contradictions et difficultés d’une vie d’espion, importance de la famille ou d’une vie personnelle harmonieuse et un certain idéal. L’action n’est pas débridée et les clins d’œil sont appuyés mais l’intérêt est bien là. (V.A.)