Ce voyou de Latro Rapinez s’est-il suicidé ou l’a-t-on « aidé » ? Le privé Arregui, la cinquantaine, le coup de poing vigoureux et le coeur tendre, est invité à éclairer cette sombre affaire avec ses assistants, le vieux Johnny Bourbon, roi d’Espagne émérite, et le jeune Nemo, informaticien de génie. Ce faisant, les cadavres se multiplient – y compris hélas, celui d’une séduisante créature aux cheveux verts – une petite chatte est recherchée et un trafic de drogue démantelé.
Avec des flots d’hémoglobine, le ton est léger, plein d’humour, l’intrigue ne se souciant guère de crédibilité. Tasses de café et verres de cognac sont éclusés en amicale compagnie, le héros est bien sympathique, en veuf inconsolable et généreux qui ne badine pas avec les principes, et domestique les fourmis. Déjà exploitée dans de précédents romans, la présence du détective royal surprend, tout en s’accordant à la joyeuse fantaisie du texte. L’auteur argentin Carlos Salem écrit depuis longtemps des romans policiers (Attends-moi au ciel, Les Notes avril 2017) ; il se pique aussi de poésie et il prête à son héros quelques pages de méditations lyriques qui s’intercalent dans l’intrigue. Ce roman policier, chaleureux, original, renouvelle agréablement le genre. (M.W. et C.-M.T.)