FrĂ©dĂ©ric est lâaĂźnĂ© dâArthur, dâun an ; une joyeuse connivence les rapproche mĂȘme si Arthur est lâenfant surdouĂ© et que FrĂ©dĂ©ric ne brille guĂšre Ă lâĂ©cole. Ensemble ils tentent dâĂ©chapper Ă leur mĂšre, un monstre dâavarice, de sĂ©cheresse et dâorgueil, que le pĂšre a rapidement abandonnĂ©e. Ă seize ans Arthur quitte Charleville et ce milieu Ă©touffant. FrĂ©dĂ©ric reste, se marie malgrĂ© sa mĂšre, devient conducteur de la calĂšche municipale, a des enfants. Mais sa femme part en les abandonnant, tandis que la gloire dâArthur, qui finit par flatter la mĂšre, fait de lui le ratĂ©, le minable quâon rejette et quâon spolie sans remords.
Les chapitres alternent, sans beaucoup dâordre, avec les commentaires de lâauteur qui a lu bien des archives, retrouvĂ© des correspondances privĂ©es, rencontrĂ© des descendants. Il dit son attrait pour les « vies minuscules » des « losers », des oubliĂ©s. Celle, dĂ©sastreuse, du malheureux FrĂ©dĂ©ric le touche : il a eu avec sa propre mĂšre des relations difficiles. Mais cette minutieuse biographie romancĂ©e, Ă©crite sans apprĂȘts, retient surtout par ce quâelle dit de Rimbaud lâillustre et de son enfance, Ă lâombre dâune femme de pouvoir mesquine et Ăąpre au gain. Utile, elle nâajoute rien Ă la magie du poĂšte. (M.W. et C.-M.T.)