PrĂšs dâune plage cauchoise, DĂ©dĂ©, 16 ans, vit avec sa MĂ©mĂ© et sa chienne Crocus depuis que sa mĂšre est partie avec son amoureux. Nourri par les histoires intarissables de MĂ©mĂ© sur les marins et leurs femmes, la vie dure de son grand-pĂšre Ă bord dâun terre-neuva, l’adolescent voudrait devenir marin ; surtout qu’Ă l’Ă©cole, il peine, scolairement et amicalement. Crocus meurt et quelques temps plus tard, MĂ©mĂ© est hospitalisĂ©e. Elle demande Ă son petit-fils d’aller en Italie, faire le voyage quâelle aurait aimĂ© accomplir et disperser les cendres du chien. DĂ©dĂ© entreprend un pĂ©riple en stop, et au grĂ© de ses rencontres, il apprend sur l’humanitĂ© comme sur lui-mĂȘme.
RacontĂ©e par l’adolescent dans un langage simple, cette fable initiatique qui mĂšne des rives de la Manche Ă celles des cĂŽtes de la Cinque Terra se dĂ©roule en deux temps : tout dâabord lâĂ©vocation des souvenirs d’enfance, puis, comme une remontĂ©e Ă contre-courant, la description des Ă©tapes du voyage, avec comme fil conducteur les histoires et maximes dâune grand-mĂšre Ă la sagesse universelle, dĂ©terminĂ©e Ă aider son petit-fils dans sa vie. Nourri de tendresse et de poĂ©sie, le texte, dĂ©coupĂ© en chapitres trĂšs courts, fait voyager de terre en mer, du passĂ© au prĂ©sent, de la rĂ©alitĂ© au rĂȘve, des mots coincĂ©s dans la tĂȘte du hĂ©ros Ă la parole libĂ©rĂ©e auprĂšs de Luca le marin. Empli de la sagesse des cĆurs simples et bons, rĂ©confortant comme un conte de NoĂ«l, le roman manque peut-ĂȘtre d’une pointe d’aciditĂ©. (C.H. et M.D.)