Dans sa cellule de prison, Duke se consacre à relater, avec ses mots à lui, son histoire depuis sa naissance : l’enfer qu’il a vécu enfant dans la maison de la Colline aux Loups avec des parents qu’il ne souhaite à personne, mais aussi les moments doux partagés avec sa sœur Clara, ou Pete et Maria, sa famille d’accueil, ou encore avec Billy, une toxicomane à la dérive… Il explique aussi comment ce qu’il appelle « le Démon de la Colline aux Loups » est entré en lui et sa bataille incessante mais vaine contre lui.
Ce journal, écrit à la première personne, raconte avec une franchise sans fard l’enfance d’un petit garçon traité comme un animal par ses parents, malnutri, battu, violé plusieurs fois par son père. Devenu adolescent, il fait preuve de violence à son tour, et, malgré sa lutte contre ses démons, accomplit l’irréparable. Écrit-il pour lui-même en guise d’exutoire ou pour les autres ? Cherche-t-il la rédemption ? Le pardon ? Cela n’a plus vraiment d’importance à ses yeux. L’essentiel est de questionner sur le mal qui engendre le mal de façon inexorable. S’affranchissant de la syntaxe et de la ponctuation, l’auteur réussit parfaitement à rendre ce qui se passe dans la tête de son personnage, conscient et néanmoins candide, victime et bourreau à la fois. Un roman d’une grande sensibilité, poignant et fort ! (C.H. et M-T. D.)