La jeune narratrice habite avec sa famille dans une ferme, entourĂ©e de grands espaces, non loin dâun bois. Elle se souvient. Un soir dâhiver, dans un paysage rendu silencieux par la neige et le froid, son papa lâa emmenĂ©e « courir le grand-duc ». Chaudement vĂȘtue, fiĂšre de cette faveur, elle le suit, oublieuse du froid et de la peur des grandes ombres. Il ne faut pas faire de bruit. Le pĂšre appelle, imitant le cri du faucon ; rien dâabord, puis l’oiseau apparaĂźt, majestueux, et se pose sur une branche ; leurs regards se croisent en un instant magiqueâŠ
Un beau texte tendre et poĂ©tique, un hymne au pouvoir de la nature et Ă ses secrets, un hymne Ă la connivence parent-enfant, Ă la mĂ©moire qui donne Ă ce souvenir son caractĂšre quasi initiatique. Dâautant que rien nâest assurĂ© dans cette quĂȘte ; lâoiseau peut choisir de ne pas se montrer. « Quand on court le grand-duc, il faut seulement savoir espĂ©rer », dit le pĂšre Ă sa fille. Les illustrations, de facture classique, plume et aquarelle, sâaccordent bien au rĂ©cit. Un album intemporel. (M.-T.D.)