Lusun ne se sent pas comme les autres. D’ailleurs, elle ne comprend pas cette expression : comment être comme les autres puisque tout le monde est différent ? À l’école, on se moque de sa logique décalée. Cela lui vaut des punitions dont elle ressent l’injustice. Sans ami, elle trouve dans le Rubik’s Cube un certain réconfort. Bien que pleins de bonne volonté, ses parents ne parviennent pas à la comprendre. Il n’y a qu’un garçon de sa classe avec qui elle parvient à se lier. Mais elle devient imprévisible et finit par faire peur. Devenue adulte, elle fait des efforts pour paraître normale aux yeux des autres, mais c’est trop dur pour elle. L’angoisse la guette. Les choses s’aggravent jusqu’à ce qu’une psychologue donne un nom à sa souffrance et l’aide à se reconstruire.
Un beau livre sur la maladie d’Asperger, plein d’empathie. À travers la vie de la jeune fille, le scénario décrit les symptômes sans didactisme et pointe les erreurs de l’entourage. L’amour ne peut régler toutes les difficultés. Il faut aussi la connaissance. Usant d’une palette de couleurs limitée aux nuances de gris-bleu, parfois éclairé de bistre, un dessin très sobre rend bien les expressions des personnages. Offrant un aspect général proche du manga, il parvient pourtant à ne rien laisser échapper des interrogations et des angoisses de la jeune héroïne.
(PP-AD)