Mauvaise étoile

MIGEON Christophe

1760. Guillaume Le Gentil de la Galaisière, jeune astronome normand, s’embarque pour Pondichéry. Il a obtenu une mission de l’Académie de Sciences : profiter du rare alignement de Vénus entre la Terre et le Soleil – le transit – pour mieux préciser la distance terre-soleil. Mais la chance n’est pas avec lui. S’ensuivent onze ans de péripéties calamiteuses via la Réunion, Maurice, Madagascar, les Philippines…

Christophe Migeon s’inspire des écrits du héros, et sa Mauvaise étoile, entre biographie et récit de voyage, séduit dans un premier temps par son ton goguenard. Mais l’intérêt qu’il porte au personnage, dont on sait finalement peu, faiblit à mesure que s’enfilent les anecdotes inégales et les digressions toujours plus envahissantes consacrées à la navigation, aux mœurs des pays traversés, à l’état des sciences de l’époque, aux luttes coloniales ou à la traite des Noirs. Certes, l’érudition est souvent plaisante dans la description de cette cocasse guerre des étoiles qui conduit les savants de tous pays à suivre les planètes, en parcourant le globe au péril de leur vie, tandis que les intrigues d’Académie se poursuivent en métropole. Elle rend aussi compte de l’aventure maritime et des périls majeurs, encore majeurs au XVIIIe, de la navigation au long cours. Mais l’ensemble trop prolixe et l’évocation trop floue du héros finissent par lasser, confirmant l’adage : « Qui trop embrasse mal étreint. » (D.M.-D. et C.R.P.)