Khanh et sa fille Tiên, six ans, fuient un pays opprimé par les communistes depuis la Révolution, probablement le Vietnam. Ils espèrent aller en Amérique. Embarqués sur le bateau d’un pêcheur secondé par son fils, ils naviguent vers l’inconnu. Grâce aux « palais de sa mémoire » Khanh se souvient de son passé d’« ancien riche » : ses travaux d’ingénieur qui lui ont permis de survivre en construisant les premiers missiles du nouveau régime, de sa famille et de sa femme qu’il aimait tant, victime indirecte de son travail. Pirates et tsunamis, épaves, mouettes et coquillages rythment la traversée…
Anna Moï (L’année du cochon de feu, Les Notes octobre 2008) est originaire du sud Vietnam. Elle écrit un roman émouvant, plein de charme, de poésie, de remarquables descriptions de paysages et coutumes de ce pays qui lui est très cher. Les monologues du père et de la fillette alternent, évoquant leur périple de boat people, l’histoire de leur pays et leurs aventures de « nouveaux pauvres » jour après jour. La candeur de la fillette, sa gaîté contrastent avec le sérieux et la gravité du père qui craint pour leur vie et la santé fragile de sa fille. Une délicatesse de sentiments et d’émotions qui accrochent jusqu’au bout. (V.A. et Maje)