Câest le jour des cartons. Par cette nuit dâhiver glaciale, SĂ©bastien trouve Ă sâisoler du sol et sâendort. Soudain, un ours brun, Bastien, semble Ă©maner de son corps, comme dans un rĂȘve. Lâours, tel un SDF, erre dans la ville, fouille les poubelles ; il nây trouve quâune couronne des rois, câest toujours ça ! Il croise une femme et ses chiens, sâapproche dâun musicien, dâabord terrorisĂ©. EspĂ©rant amadouer lâours, il se met Ă jouer. Un attroupement se forme mais un sifflet strident interrompt ce moment de chaleur humaine. La nuit avance. Bastien rĂ©intĂšgre le corps de SĂ©bastien.
Lâours avec sa fourrure Ă©paisse symbolise la chaleur qui, pendant le sommeil, sâĂ©chappe du SDF. Et son errance en ville raconte celle des sans-abris. Le crayon dessine dans des mĂ©daillons ovales, comme un arrĂȘt sur image, les scĂšnes choisies Ă partir de photographies prises dans Bruxelles. Les visages semblent nous interroger, souffrance, peur, sourire aussi. Seuls plans Ă©largis, la ville, dĂ©cor du dĂ©but, revient plus loin, moins bĂ©tonnĂ©e, avec des arbres qui sortent des fenĂȘtres en nĂ©gatif, formant un tableau superbe. LâidĂ©e est une trouvaille pour parler aux enfants de ce quâils voient dans la rue. Le travail de dessin en gris et brun est impressionnant. (A.M.R.)