Sa mère l’a abandonnée il y a déjà quelques années, mais la fillette de onze ans attend toujours sa venue. Elle vit dans la belle propriété de ses grands- parents, dans le Brabant flamand, entourée d’un grand-père en fin de vie, soigné par des infirmières, de trois chiens, d’un aide jardinier et de sa grand-mère, pieuse, qui fait office de mère. La vie se déroule sans joies, ou si peu, tout est mélancolique.
Pour son premier roman, Zoe Derleyn choisit de courts chapitres et un phrasé simple, triste, écho du genre de vie auquel la narratrice, héroïne sans prénom, a du s’adapter, oubliant les moments d’exubérance des enfants de son âge. La nature est omniprésente, surtout l’étang où elle prend plaisir à se retrouver. Avec beaucoup de maturité, cette enfant analyse les caractères des personnes qui l’entourent et s’en accommode. Elle sait aider au jardin, mais aussi raconter à son grand-père alité sous assistance respiratoire, et cependant encore autoritaire, la vie du dehors, celle qu’il ne peut plus voir. Le style très intimiste accompagne avec finesse les sentiments de chacun. Un livre très attachant. (C.M. et A.Be).