Albert Uderzo s’est éteint le 24 mars 2020, à l’âge de 92 ans. Un an après sa disparition, le musée Maillol accueille la toute première grande exposition consacrée à son oeuvre, du 27 mai au 30 septembre 2021, à Paris.
Si Uderzo fût l’un des maitres incontestés de l’âge d’or de la bande dessinée, il reste à découvrir l’immensité de son travail, le volume incroyable de ses personnages, de ses planches, de ses dessins. C’est ce que propose cette exposition inédite conçue et imaginée par la famille Uderzo et une équipe de spécialistes du monde muséal.
Si Astérix y tient nécessairement une place de choix, l’exposition, au fil de quelque trois cents œuvres originales et documents personnels (une grande partie pour la toute première fois) permet aux visiteurs de mesurer la diversité des styles graphiques de celui qui rêvait, enfant, d’être le Disney de la rue de Montreuil.
Du quartier populaire de la Bastille dans les années trente à la consécration quasi mondiale de son travail avec son ami et complice René Goscinny (380 millions d’albums d’Astérix vendus dans le monde), le parcours chronologique suivi par l’exposition révèle toutes les facettes d’un dessinateur d’abord proche de Disney, puis inspiré par les comics américains, jusqu’à rivaliser avec les maîtres du 9e art.
Le parcours initiatique mène enfin le visiteur jusqu’à Astérix le Gaulois et ses 32 albums. Voir en taille réelle les planches originales de ces aventures, parties prenantes de notre patrimoine nationale, confirme que la bande dessinée a toute sa place dans les musées du XXIe siècle.
De larges séquences sont consacrés à Oumpah-Pah, véritable prequel d’Astérix tant sur le plan graphique que sur le plan scénaristique et à Tanguy et Laverdure, série d’aviation mythique où l’autodidacte complet qu’était Albert Uderzo a su créer des avions totalement inconnus face aux Mirages III-C pour des raisons de guerre froide.
« Albert ne mesurait pas la réalité de son parcours, l’incroyable arc qui lui avait permis de partir d’un point zéro pour atteindre les étoiles. Nous retrouvant avec ses dessins, avec ses personnages et avec sa célèbre signature, nous nous sommes interrogées sur ce qu’il aurait aimé que nous fassions. Rendre un hommage à sa formidable carrière nous a paru être très vite une obligation, un besoin, une nécessité. Comme une potion magique. » Ada et Sylvie Uderzo.
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