Clara travaille au cabinet du ministre de la Justice à une proposition de loi qui durcirait la répression de la maltraitance infantile. Son mari, Haavard, pédiatre dans un grand hôpital de la banlieue d’Oslo, accueille dans son service Faisal Ahmad, âgé de quatre ans, au corps couvert d’ecchymoses, et qui décède peu après. Le père de l’enfant est retrouvé, abattu par balle, dans la salle de prière de l’hôpital. Une enquête est ouverte.
Les voix de la secrétaire d’État et de son mari alternent au long du roman. Comme les aléas de la carrière de la jeune femme, les problèmes de leur couple et ses propres rapports avec sa famille apparaissent étroitement liés au combat que doivent mener les enfants maltraités pour se faire entendre. « Tout est à moi », dit le poème qui donne son titre au livre et illustre le sentiment de toute puissance du bras vengeur qui se voit seul capable de pallier les insuffisances de la justice. Pour son premier roman, la Norvégienne Ruth Lillegraven, auteure de poésie et de livres pour la jeunesse, offre un récit glaçant de l’impitoyable châtiment que quelqu’un est capable d’infliger à ceux qui ont irrémédiablement détruit des innocents en saccageant leur enfance. (C.P. et M.S.-A.)