Montagnes russes

Aimée et Jean tentent d’avoir un enfant, sans succès. Ils sont inscrits dans un parcours d’accompagnement médical à la procréation, mais jusqu’à présent les essais sont restés infructueux. Le couple est peiné de la situation mais Jean reste malgré tout positif. Il encourage et accompagne sa femme qui lutte contre ses émotions. En effet, Aimée travaille dans une crèche et chaque seconde de ses journées la renvoie à ce qu’elle considère comme des échecs personnels. Elle rêve, au sens propre comme au figuré à cet enfant qui, elle en est sûre, comblera un vide.

Un jour, alors qu’une énième FIV n’a pas abouti, elle fait l’admission d’un petit garçon, Julio, dont la mère, Charlie semble très jeune, un peu perdue et surmenée avec ses trois enfants. Très vite vont naître et accroître en Aimée des réflexes et des sentiments que l’on pourrait qualifier d’instinct et d’amour maternel et protecteur envers Julio. Charlie et Aimée vont petit à petit tisser des liens d’amitié. Il arrivera même que, pour soulager Charlie qui travaille, Aimée et Jean prennent parfois Julio chez eux.

A mesure que les chances de concevoir un enfant s’amenuisent pour le couple, la tendresse qu’Aimée porte à Julio et sa famille s’accroît. Mais les attentions d’Aimée envers son petit dernier vont renvoyer à Charlie ses propres failles parentales et elle va brutalement se retourner contre Aimée et lui envoyer violemment la réalité au visage : Charlie a des enfants, non désirés, alors qu’Aimée désire des enfants qu’elle n’aura sûrement jamais.

Cet album est brûlant de vérité, tant sur le parcours médical éprouvant physiquement et psychologiquement que traverse les couples déclarés stériles, que sur les relations humaines qui peuvent se tisser comme se dénouer autour de la maternité ou de son simple désir.

Les planches mettent parfaitement en couleurs les émotions, et le titre est évocateur du chaos que la présence comme l’absence d’enfant peut parfois semer dans un couple (et par extension chez une personne mono parentale ou désireuse de fonder une famille), pour le meilleur comme pour le pire.

(MV-CN)