Campagne

Non loin d’Angoulême dans un petit village de la France profonde, Robert est conseiller municipal, plus très jeune et pas bien riche. Il a pour amis un vieil homme un peu fou mais aussi de nouveaux arrivés. Il raconte qu’au printemps la mairie a décidé d’organiser une semaine de festivités lors de la Saint Jean – pardon – du solstice d’été pour sauver la planète et les discriminés, une vraie semaine de bacchanales. Tout se passera bien, jeux, spectacles, musique, bière à profusion… jusqu’au drame.

Matthieu Falcone aime les sujets de société (Un bon samaritain, Les Notes novembre 2018). Pour son second livre, il nous propose un roman original, très intelligemment construit, déroutant, percutant, féroce mais aussi lucide, émaillé de remarques toujours justes et fort piquantes. À l’instar de Giono, dans un style très imagé, empreint d’une grande sensibilité, de poésie aussi, avec un vocabulaire parfois cru, il nous livre une réflexion qui fait mouche sur la confrontation entre l’idée que se font de la campagne ceux qui viennent de la ville et la réalité de la vie rurale. Abordant bien des aspects de cette vie rude, qu’il semble bien connaître et qu’il décrit avec une très grande justesse, il analyse le choc de culture inévitable entre les ruraux et les néo-ruraux qui modifient les règles et bouleversent les coutumes. Il y a beaucoup de mélancolie et d’amertume dans cette peinture d’un monde en voie de disparition. (J.M. et M.-N.P.)