Découpé en chapitres suivant une logique chronologique, le volume débute en 1931 lorsque Madeleine, 6 ans, perd trois de ses copains de manière hallucinante puisqu’ils meurent en ayant manipulé un obus non éclaté de la Première Guerre mondiale. La voici confrontée à la mort violente dès son jeune âge. Elle se retrouve fuyant sur les routes avec son grand-père pendant cette drôle de guerre, mitraillés par des stukas, puis dans la gare d’Amiens où sont amassés des réfugiés et où elle va connaître l’humiliation par les allemands ce qui entérinera sa volonté de rejoindre la Résistance. De santé fragile, elle est envoyée au sanatorium, sorte de sanctuaire où le directeur a engagé des médecins juifs et où elle rencontre Marcel, première idylle de sa vie. De retour à Paris, et via Marcel, elle commence les premières missions sous le pseudo de Rainer.
On ne peut qu’être impressionné par ce récit. La détermination de Madeleine Riffaud est incroyable et son opiniâtreté pour rejoindre la Résistance est remarquable. Très bien construite, cette BD est d’une grande clarté, le découpage chapitré permet de développer les expériences de vie de Madeleine tout en avançant dans le temps. Le réalisme du dessin et l’utilisation d’une gradation de bleu et du noir et blanc permettent une grande lisibilité en se concentrant sur le récit. Même si les ouvrages sur la Résistance sont nombreux, ce premier tome est une réussite .
(PD-MT)