Abel, flic irrĂ©prochable depuis vingt ans, est suspendu sur dĂ©nonciation anonyme. Il vit seul avec ses orchidĂ©es, ce qui lâapaise. Mais sa collĂšgue Camille sâinquiĂšte de son attitude, sans cesse plus Ă©trange. Cette semaine, une voisine l’Ă©tage du dessus se fait un peu trop prĂ©sente ; le Parisien arrive sur son paillasson ; un cheval blanc entre de nuit dans le musĂ©e Beaubourg… Dâautres Ă©vĂ©nements loufoques ou macabres vont suivre. Tout cela perturbe Abel qui pressent un rapport avec son histoire personnelle.
Claire Berest (Bellevue, Les Notes fĂ©vrier 2016) pĂ©nĂštre Ă nouveau le domaine artistique, contemporain cette fois. Elle aborde diffĂ©rents thĂšmes : anonymat et libertĂ© de lâartiste, cote des Ćuvres « fabriquĂ©e », inspiration issue de la colĂšre qui sâexprime. Le vrai talent de la romanciĂšre repose sur la composition qui permet de relier ce monde Ă celui de la police, traduisant lâambiance des interrogatoires, des investigations et des drames. D’une Ă©criture fluide et alerte, usant d’un vocabulaire trash, branchĂ© et bien adaptĂ© Ă son sujet, lâauteure assemble les piĂšces du puzzle trĂšs astucieusement. Elle crĂ©e une atmosphĂšre onirique qui s’accorde Ă merveille avec une Ă©tude fine du mal-ĂȘtre et des divagations psychiatriques de ses personnages. (M-P.R. et A.Be.)