Flaubert et Louise Colet, l’amour en poste restante

Joseph Vebret, spécialiste du XIXe siècle, suit, à travers leur correspondance, les amours chaotiques de Flaubert avec la poétesse Louise Colet qui eut, en son temps, quelque succès dans les milieux littéraires et artistiques parisiens, où elle avait amis, relations et amants – Musset et Vigny en furent. L’auteur fait bien ressortir le profond malentendu qu’il y avait entre eux, vouant leur relation à l’échec, malgré un retour de flamme en 1851 après quatre années de rupture. Elle, amoureuse fusionnelle et jalouse, lui, davantage concentré sur son œuvre en gestation et une mère veuve possessive auprès de laquelle il habitait, à Croisset, près de Rouen. Pendant dix-huit ans, Louise et Gustave ne se virent qu’une vingtaine de fois, mais entretinrent une correspondance flamboyante autour de laquelle l’auteur a, avec bonheur, bâti son livre tout en restant en retrait, se contentant de peindre le cadre, pointer les faits et ajouter une touche souvent ironique. Un livre qui fait la part belle à l’art épistolaire et se lit agréablement. (L.K. et A.K.)