Sur chaque double page, deux phrases. Lâune revient sans cesse, obsĂ©dante : « Quand Hadda reviendra-t-elle ? ». La rĂ©ponse, tendre et rassurante, varie au fil des pages : « Mais je suis lĂ , mon enfant, regarde, tu as ma confiance », « Mais je suis lĂ mon chĂ©ri, sens, tu as mon soleil ». En face, une illustration pleine page aux couleurs chaudes qui montre un appartement vieillot et dĂ©sert mais oĂč on a vĂ©cu, jouĂ©, partagĂ© : dans lâentrĂ©e des baskets dâenfant cĂŽtoient des chaussures de dame un peu usĂ©es, sur la table des lunettes voisinent avec des petites voituresâŠ
Rien nâest dit, tout est suggĂ©rĂ© dans cet album, Ă la rare qualitĂ© dâĂ©motion. Avec seulement quelques phrases et quelques images, Anne Herbauts rĂ©ussit, sans que ces mots ne soient jamais prononcĂ©s, Ă parler de deuil, de transmission, de la force du lien au-delĂ de lâabsence. Elle nous livre un message dâespoir, avec lâimage de cette hirondelle, dâabord dessinĂ©e au dĂ©but de l’album sur un calendrier et une pierre, et quâon verra sâenvoler en plein ciel par la fenĂȘtre ouverte sur la 4Ăšme de couverture. Une rĂ©ussite totale, Ă lire Ă tout Ăąge. (S.J)