Ma vie avec Charlotte

Pierre, 6 ans, vient de faire une magnifique crotte. Mais malgré ses appels répétés, sa mère ne vient pas l’essuyer. Elle a disparu ! Le garçon se voit contraint de passer la nuit sur la cuvette des WC, frissonnant de froid et de peur. Heureusement, il n’est pas tout à fait seul. Il peut compter sur la compagnie de sa crotte, qui s’appelle Charlotte. Elle n’est pas très bavarde, mais toujours disponible. Grâce à la bibliothèque des toilettes, Pierre trouve à s’occuper. Il lit des histoires, apprend des langues étrangères, s’entraîne au karaté en rêvant de devenir un héros super, comme son grand-père dont le portrait s’affiche sur le mur.

L’histoire se situe d’emblée dans le domaine de l’absurde. L’idée d’une amie crotte pourra séduire les enfants, d’autant qu’elle est représentée de façon mignonne, ressemblant à une grosse mûre. Mais leur relation est exploitée de façon décevante, car leurs interactions restent finalement limitées. L’album s’étire en longueur, sans que l’on sache vraiment où il va, ni ce qu’il souhaite transmettre, sachant qu’il n’est pas vraiment comique en dehors de la situation de départ. Pierre est-il censé apprendre la vie, façon Un jour sans fin ? Les dessins frais et décontractés apportent des touches de vie et de fantaisie appréciables, mais ne suffisent pas à compenser une impression de gratuité. (M.D.)