Nissim, perdu dans la forĂȘt, se rĂ©fugie, la nuit venue, sur la plus grosse branche dâun arbre. SitĂŽt installĂ© il entend une petite voix quĂ©mandant de lâeau. Câest DĂ©borah que le sortilĂšge dâune dĂ©mone a enfermĂ©e dans un caillou. Quelques gouttes dâeau rĂ©pandues sur la pierre lui redonneront figure humaine. Nissim mĂ©fiant hĂ©site puis au petit matin accepte de suivre les instructions de la prisonniĂšre.
Nissim et le caillou magique est le seul conte inĂ©dit de ce recueil qui regroupe neuf savoureux contes de Chelm (les pĂ©ripĂ©ties loufoques de villageois un peu simplets dâun petit bourg boueux de Pologne – dĂ©lice dâhumour yiddish) et douze contes issus de cultures diverses, juifs tunisiens, gĂ©orgiens, japonais, africains, haĂŻtiens. LâĂ©criture musicale fait voyager le lecteur et lâauditeur dans le domaine du merveilleux des dĂ©mons, diables, princesses, mais aussi pickpockets ou voyageurs rusĂ©s et mĂȘme courageux poussin. Les personnages d’AurĂ©lia Grandin, avec leurs silhouettes molles de poupĂ©es de chiffon, les tĂȘtes surdimensionnĂ©es aux grands yeux Ă©carquillĂ©s, renvoient lâimage de masques de carnaval ou de thĂ©Ăątre de marionnettes. Un recueil Ă dire, Ă lire Ă haute voix ou au chaud sous la couette, une valeur sĂ»re en bibliothĂšque. (A.T.)