Daniel et sa jeune épouse Moira, installés sur l’île de Mozambique depuis trois ans, organisent un festival littéraire qui réunit dans un lieu enchanteur des écrivains de culture portugaise, africaine et métissée. L’île est reliée au continent par un seul pont. Mais un cyclone d’une rare violence isole totalement les participants pendant plusieurs jours. Un huis clos de plus en plus pesant nourrit alors les fantasmes et les angoisses.
Le journaliste et écrivain José Eduardo Agualusa (La société des rêveurs involontaires, les Notes février 2019) reprend le parcours des deux protagonistes de son roman précédent. Dans un décor paradisiaque, des écrivains du monde entier, souvent de culture métissée, se rencontrent pour aborder de manière parfois décousue et spirituelle des questions littéraires variées : le rapport entre réalité et fiction, le statut des personnages ou la notion de littérature « décoloniale ». Des scènes cocasses succèdent à des crises d’angoisse, les limites entre réalité et fantasmes se brouillent quand les personnages de fiction viennent demander des comptes à leurs auteurs. La narration tonique joue avec les ruptures de tons tout en jonglant avec une galerie de personnages aux identités incertaines. Peut-être parfois difficile à suivre, un roman très original et stimulant. (A.K. et M.Bo.)