En mars 1999, Pherial et Danie, très amoureux, voyagent en Yougoslavie pour continuer à tisser des liens avec la famille du jeune homme. D’origine serbe, abandonné à sa naissance en France par ses parents, il a retrouvé sa mère en 1990 après vingt années de ballottage entre différentes familles d’accueil. En fuyant la guerre, Danie est blessée à la tête par un éclat d’obus. Rentrant en France pour présenter son grand amour à ses parents, elle décède très vite. Terrassé, Pherial tombe dans l’errance et la misère, soutenu par ses potes orphelins. Mais il rencontre Anna, qui le sauve en l’aimant et en lui donnant un enfant. La vie continue…
Raconté à la première personne, c’est le roman épique d’un homme fortement perturbé par son manque d’identité familiale, qui n’arrive pas à se construire : il doute de lui, se pose de multiples questions, et, travailleur intérimaire permanent, il se demande s’il sera un jour capable de réaliser son rêve : devenir comédien. Mais son amour pour ses femmes, et leur adoration en retour, le poussent à aller de l’avant, et encore plus lorsqu’il découvre enfin son aptitude à faire, aimer et faire grandir un enfant. Philippe Krhajac utilise à merveille les retours en arrière, les dialogues d’amour, les réunions de famille, le rôle de personnages-clés, les réflexions profondes du héros. Il sait trouver les mots-talismans pour bien mélanger le beau et le dur. Construit en trois parties, ce roman est émouvant, attachant, partagé entre l’angoisse et l’amour. (P.B. et E.B.)