Dora est podologue, elle exerce dans la banlieue lilloise. Elle a suivi une analyse pour essayer de comprendre son indifférence au sexe. En apprenant que son ancien psychanalyste est décédé, elle décide d’aller s’incliner sur sa tombe située dans un coin perdu de Flandre belge. Elle se retrouve mêlée à un assassinat crapuleux aux conséquences pour le moins inattendues.
Sur une intrigue très simple, la romancière réussit à broder un mélange aussi riche qu’improbable d’humour et de sérieux. Malgré une vie professionnelle hyper-organisée, l’héroïne est obsédée par son absence d’intérêt pour toute forme d’amour. Eros l’a désertée. Dans sa tête elle ne cesse pourtant de dialoguer avec le praticien qu’elle ne voit plus depuis plusieurs années, au point de considérer comme une dette le bouquet qu’elle entend déposer là où elle croit qu’il est enterré. On entre alors dans une série de péripéties où rêves, fantasmes et réalité se fondent de façon drôlatique dans la plus pure tradition freudienne (Dora s’appelle en réalité Marylin, le policier belge a des pieds de dieu grec…). Les lumières si particulières du Nord alternent au rythme des nuages et de la pluie, leur poésie renforce l’atmosphère faussement tragique du récit. Un petit bijou d’une causticité inimitable sur les chemins de l’inconscient. (A.Lec. et Maje)