Il choisit Zapotal, petit village perdu aux portes de la jungle et de la montagne mexicaine, pour aller à la rencontre de sa mort. Il abandonne tout ce qui pourrait le faire reconnaître, équipé uniquement d’une petite boîte contenant de l’argent, sa pipe, une petite cuillère, ses seringues, une boulette d’opium et une réserve d’héroïne. Il a acheté également un petit carnet pour consigner « ce que ça fait de mourir ». Il veut analyser cet ultime rendez-vous avec sa Lady, sa poudre blanche, l’héroïne, qui le libérera enfin de cette vie qu’il ne désire plus.
Mateo García Elizondo, qui a reçu le Prix de la Ville de Barcelone pour ce premier roman, est le petit-fils de deux écrivains célèbres, Gabriel García Marquez et Salvador Elizondo. Il y analyse l’ultime voyage d’un jeune camé qui se transforme progressivement en mort-vivant errant dans un village où il rencontre des personnages en déshérence, violents, ivrognes ou prostituées, ses amis perdus, sa bien-aimée décédée d’une overdose. Rêves ou réalité, il flotte dans les limbes parmi ses fantômes et devient accro à ce monde intermédiaire qui doit le conduire à la paix de la mort. On est porté et terrassé par cette analyse des effets de la Lady et émerveillé par le réalisme magique qui mène à cette descente aux enfers. Une écriture enveloppante et hypnotique qui serait presque une invitation à consommer de l’héroïne, n’était la fin pleine de désillusions… (A.M. et S.D.)