La solitude des tempêtes

NGUYEN Eric

À la chute de Saïgon, et après un séjour dans un camp, Cong décide de fuir le régime communiste et de s’exiler avec sa femme Huong, enceinte, et leur fils Tuan. Mais il ne monte pas dans le bateau et sa famille se retrouve à la Nouvelle-Orléans, isolée. Courageuse, la mère qui a accouché d’un autre garçon, Binh, ne parle pas anglais, n’a pas de revenus et travaille pour s’en sortir. Malgré quelques tentatives d’échanges, elle comprend qu’elle ne reverra pas son mari. Ils vivent entourés de Vietnamiens, au bord d’un bayou, et font leur chemin avec parfois des erreurs de discernement.

C’est un premier roman intimiste, très probablement inspiré d’une aventure personnelle. Le sort des boat people, l’entraide des réfugiés, la volonté de garder sa dignité et les coutumes ancestrales sont fortes. Les trois caractères de la mère volontariste, du fils aîné nostalgique du Vietnam et du fils né pendant l’exil en recherche d’assimilation sont authentiques. La vie de cette famille est liée à l’eau, du bateau, du bayou, de la piscine où le second prendra conscience de son homosexualité, ou des ouragans dévastateurs. Ce roman évoque la possibilité d’intégration offerte par l’Amérique à ceux qui s’en donnent la peine. Le lecteur suit avec intérêt et émotion l’aventure de cette famille attachante. (C.M. et B.T.)