Nonna Adelaïde, la contessa De Pretis, vit dans un grand appartement d’un quartier sélect de la rive droite du Tibre. Aristocrate désargentée, elle s’attache à tenir son rang. Sa seule fille, Elena, lui tient tête, mais finit par épouser Giuseppe, jeune banquier, appartenant à une vieille famille juive laïque dont l’hôtel particulier se trouve via Giulia sur la rive gauche du fleuve. La maisonnée de la via Giulia est dirigée tambour battant par la zia Rachele, grande dame au cœur généreux. Le jeune couple aura une fille, Laura, révoltée elle aussi, qui sera l’héritière des deux familles.
Louis-Philippe Dalembert (Milwaukee Blues, Les Notes septembre 2021) enchante par sa connaissance intime de Rome dont il trace un portrait merveilleux. À travers l’histoire de deux familles romaines des années 1930 aux années 2000, on se balade dans le cœur plein de charme de la Ville éternelle, du Ghetto au Trastevere, et aux quartiers huppés de Prati et de la Via Giulia. On découvre aussi la vieille aristocratie confinée dans ses préjugés, et la famille juive aimante et soudée qui traversa la guerre réfugiée dans un monastère. Malgré une écriture complexifiée par de nombreuses digressions et retours en arrière, on s’attache à ces quatre portraits de femmes romaines aux caractères bien trempés qui racontent une période agitée de l’histoire italienne, dans une langue vivante, frénétique et colorée. (A.M. et A.-M.G.)