Alors que Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille veulent finir de chasser les Maures d’Espagne, Suleyman Sarraj, orphelin de quinze ans, est affecté en septembre 1489 au secrétariat du Sultan Abu Abdallah. Maîtrisant très vite son art, il sera bientôt chargé de rédiger les lettres officielles sur des parchemins de veau très fins (qui ont une coloration rosée/rouge), se trouvant ainsi aux premières loges pour suivre la fin tragique du royaume de Grenade, ainsi que les tractations et les trahisons qui l’accompagnent.
Passionnée par l’histoire de l’Espagne du Sud et amoureuse de la ville et de l’Alhambra, Isabelle Taillandier fait revivre avec talent les dernières années du sultanat de Grenade en se plaçant du côté des arabes, au plus près de celui dont l’Histoire a retenu le nom de Boabdil. Et c’est sous la forme du journal personnel d’un jeune homme ayant accès à bien des secrets que nous suivons l’agonie du royaume. Les événements, les impressions, les réflexions et les questions montrant les inquiétudes qui montent jusqu’au désastre final et l’exil vers le Maroc sont finement écrits et permettent de comprendre le désarroi de tous ceux qui subissent cette descente aux enfers. (J.M. et C.M.)