Jaromil, jeune musicien de jazz métis, reçoit un jour un colis contenant des lettres, des cassettes, un disque mythique et la photo d’un homme qui lui ressemble tant… C’est celle de son père qui l’a abandonné et qui est décédé depuis.
Le titre est le conseil donné par cet homme au narrateur qui le reprend volontiers à son compte et l’adresse à sa propre fille.
Marc-Alexandre Oho Bambe (Diên Biên Phu, Les Notes mars 2018), poète et slameur reconnu par des prix littéraires, rythme son roman comme une partition de jazz où s’entremêlent courtes narrations, lettres du père et poèmes dédiés à sa fille. Nous voici portés au cœur des ambiances de concert où l’inspiration surgit comme un miracle. La musique est salvatrice pour cet enfant au père noir, à la mère blanche qui a essuyé les propos racistes ordinaires. Car la famille maternelle bien silencieuse n’est guère secourable envers « ce nègre à moitié ». Mais l’amour d’une compagne, d’une enfant, d’un mentor-pianiste tanzanien permet de quitter une vie chaotique, de se reconstruire et de transmettre ce que l’on n’a pas reçu soi-même. La force de ce récit – qui peut déconcerter ou charmer – tient à sa forme originale et ses rythmes variés. Une quête d’identité et une ode à la paternité touchantes. (A.-M.G. et J.D.)