“À l’âge adulte, il n’existe qu’un seul moyen pour retrouver le bonheur oublié de l’enfance…”
Max tient une librairie sur le tourisme alors qu’il n’est jamais parti nulle part. Ce garçon qui a peur de l’avion, mène une vie rangée qui semble tout à fait lui convenir. Mais un soir d’hiver, tout bascule. Le mystérieux incendie de sa librairie l’incite à prendre une décision inattendue et radicale : simuler sa mort et partir loin de tout ! Max dont le quotidien était fait d’habitudes, s’envole désormais vers une île lointaine où un royaume oublié attend son retour. Un lieu perdu où le temps qui passe semble en suspens. Un lagon paradisiaque où ses souvenirs d’enfance sont restés figés. Une île intemporelle où le Roi n’existe plus…
L’île où le roi n’existe pas propose une histoire à la construction originale. Il y a 2 parties distinctes. Un récit classique et linéaire, Max qui vivotte dans sa librairie. Et une invitation au voyage – aussi bien géographique qu’imaginaire – dans la seconde moitié. Il y a un côté Peter Pan et la bascule de Max vers son île interroge en permanence le lecteur qui ne sait pas bien ce qui relève de la réalité, du fantasme ou du rêve.
La double page centrale est d’ailleurs un symbole de cette bascule ambigue. Alors qu’il vient de décider de « partir », Max adulte tient une épée à la main et fait face à… Max enfant portant une lampe… La colorisation elle-même est plutôt originale, tantôt dans les contrastes tantôt dans les couleurs vives. Des graphismes plutôt sympathiques qui invitent eux-mêmes au voyage.
Certains ressorts scénaristiques sont néanmoins un peu trop simples pour nous embarquer totalement. Ainsi, les circonstances du départ de Max ne sont pas convaincantes et toute la seconde partie qui repose sur l’ambiguite « rêve ou réalité » repose sur des facilités. Puisque le doute est possible tout est permis.
C’est un joli album intimiste qui ne parlera pas de la meme voix pour tout le monde.
(MC)