1863, un jour dâĂ©tĂ© Ă Groot-Zundert, Hollande. Vincent, dix ans, profite de lâabsence de surveillance pour lĂącher Ă©tude et crayon et sortir seul jusquâau ruisseau. LĂ il aperçoit Saskia, qui garde les oies ; elle est nue, jeune et pleine de vie ; il se cache pour la regarder âŠ
FĂ©vrier 1887, il neige Ă Paris. Vincent a sa chambre chez ThĂ©o, mais ses quartiers au cafĂ© du Tambourin, tenu par Agostina, 45 ans, ancien modĂšle. EndettĂ©e, elle va fermer boutique ; elle attend celui quâelle appelle Van ; « ça sera leur derniĂšre nuit ensemble. »
28 Juillet 1890, Auvers-sur-Oise. Vincent, chargĂ© de sa palette, tubes et toile, quitte comme chaque jour lâauberge Ravoux pour aller peindre en plein air. Gabrielle, orpheline au physique disgracieux, montĂ©e sur sa percheronne, le croise Ă plusieurs reprises et tente de lâaider ⊠« trop tard ! », dit-il. Une fois rentrĂ© Ă lâauberge, « il lui reste trente-cinq heures Ă vivre »
Ce roman de Mika Biermann est le troisiĂšme opus consacrĂ© Ă des peintres de cette pĂ©riode. On retrouve son Ă©criture concise, directe et ouvragĂ©e qui a le don de cadrer et dâĂ©voquer en images et par touches de couleur. Avec cette radioscopie de trois femmes, comme les trois Ăąges de la vie, on « pĂ©nĂštre » la peinture de Van Gogh, on dĂ©couvre lâhomme « en creux », Ă contrejour. Un livre brillant, inspirĂ©, inventif et Ă©rudit.  (M.T.D. et C.B.)