Canicule

SALATI Doug

Une grande ville en Ă©tĂ©, sous une chaleur torride. Un teckel rouge sort d’un grand immeuble avec sa maĂźtresse, l’attend devant la poste, la suit dans les rues encombrĂ©es de voitures, taxis, camion pompier. Des klaxons, des invectives et en plus des travaux avec le bruit de la perforatrice. Le teckel, bravement, longe le trottoir en tirant sur sa laisse, s’impatiente, halĂšte et soudain, appuie sur le bouton stop et se couche sur le passage piĂ©tons. Sa maĂźtresse compatit, hĂšle un taxi : dĂ©part pour la mer, l’espace et la libertĂ© !


L’album se lit presque comme une bande dessinĂ©e oĂč, judicieux parti pris, tout est vu Ă  hauteur du chien. La saturation des pages, les couleurs rouge intense, le jeu d’ombres qui marquent le moment de la journĂ©e, les onomatopĂ©es : tout est merveilleusement Ă©tudiĂ©. À la canicule, l’agitation de la ville, l’oppression viennent s’opposer l’immensitĂ© et la lumiĂšre du bord de mer, le ciel bleu lumineux, le sable Ă  l’infini. Si l’évasion permet de respirer, l’humour aĂšre les scĂšnes avec ce teckel aux postures inĂ©narrables et sa maĂźtresse, une vieille dame au chapeau de paille et grandes lunettes rondes. Si elle tire sur la laisse dans la ville, elle sait tenir compte des limites du supportable pour son chien. (A.-M .R.)