Le piano oriental est une invention géniale et méconnue qui permettait de jouer la musique orientale en décalant la gamme d’un ¼ de ton. Dans son récit autobiographique, l’autrice entrecroise les années 60 au Liban où vivait son ancêtre musicien et les années 2000 à Paris où elle a fuit la guerre. Prétexte à tisser un récit virevoltant entre des mondes si différents, l’orient et l’occident, entre les langues arabes et françaises devenues pour elle familières et symbiotiques.
L’art de Zeina Abirached s’épanouit dans la précision délicate de son trait noir sur blanc quand ce n’est pas blanc sur noir. L’évocation foisonnante de ces 2 univers avec son regard étonné et curieux nous conduit à une découverte sensible. Sa mise en scène élégante et ludique – truffée d’onomatopées – nous porte de l’anecdotique invention à l’existentielle question de l’exil. (Un thème qu’elle avait déjà traité avec talent dans la BD « Prendre refuge » écrite par le romancier Matthias Enard-2021)
En images, un magnifique hommage au langage!
(BV)