C’est en 1885 qu’est livrée par bateau, en pièces détachées, la statue de la Liberté, cadeau de la France aux Américains et œuvre du sculpteur Bartholdi et de l’entreprise Eiffel. Sont expédiés avec les caisses, des ouvriers de l’entreprise auxquels s’ajoutent des locaux : la rencontre entre l’un d’eux, américain indien, et l’autre, français, brute épaisse avide d’alcool et de sexe, finit dans le sang. Pour venger sa nièce assassinée, l’Indien, accompagné d’un jeune de sa tribu, s’embarque pour Paris sur la trace du tueur, la statue érigée. Ils participent à la construction de la Tour Eiffel.
Dans un récit plein d’allant, l’auteur, connaisseur de l’histoire américaine (L’America, Les Notes mai 2020), axe le roman sur la construction des deux « filles du ciel », au sujet desquelles on apprend tout, conception, construction, inauguration… avec un intérêt toujours renouvelé. La partie romanesque, conduite par le destin tragique d’une autre Fille du Ciel, jeune princesse de la tribu des Lenapes, tient bien la route avec ses nombreuses aventures, ses anecdotes pittoresques et ses héros, bien typés dans leur rôle. L’auteur réussit aussi à recréer l’atmosphère d’une scène ou d’un lieu. Immersion garantie dans l’incroyable effervescence qui a régné dans les deux métropoles à la fin du XIXe siècle ! Un bon moment de lecture. (L.K. et C.P.)