L’art de perdre en politique : de Giscard à Macron, les politiques face à l’échec

Se présenter à une élection c’est risquer la défaite. L’élimination de certains candidats est inéluctable. Comment les perdants réagissent-ils ? Ils se retrouvent immédiatement seuls, parfois ruinés, et pourtant ils se représentent à l’élection suivante tels des joueurs compulsifs. Pour comprendre cette constance, les journalistes Élizabeth Martichoux et Catherine Mangin font le récit du parcours de treize hommes et cinq femmes. Toutes deux ont rencontré ceux qui acceptaient de parler de leurs défaites, ont interrogé des psychologues et ainsi déterminé diverses catégories de femmes et hommes politiques face à la déconvenue. Il y a ceux qui reconnaissent la dureté de l’échec (Le Maire, Raffarin, Copé, Rossignol), les mauvais perdants (Giscard et Jospin), les tenaces (Sarkozy ou Bayrou), ceux que l’échec stimule (Mélenchon, Royal et Le Pen), celles qui ont ruiné leur camp (Hidalgo et Pécresse), enfin Hollande, le seul à avoir refusé d’affronter une débâcle annoncée, et Macron le « vainqueur vaincu ». À travers ces portraits fort vivants et très informés, les auteures donnent une vision humaine et piquante de la vie politique française. « L’échec ? Ce n’est pas cela l’important », disait François Mitterrand qui s’y reprit à trois fois pour entrer à l’Élysée. « Le plus important, c’est ce que nous en faisons. ». (C.P. et C.R.P.)