Au cimetière de Paterna, une petite ville située près de Valence, reposent 2238 hommes fusillés et enterrés dans des fosses communes pendant les sombres années du régime franquiste.
José Celda fait partie des victimes. Dénoncé pour des faits qu’il n’a pas commis, il a été arrêté et fusillé le 14 septembre 1940 après un procès sommaire et non équitable, totalement à charge. Jeté dans une fosse avec les onze autres hommes abattus lors de cette salve, il sombre dans l’oubli. Plusieurs décennies plus tard, sa fille Pepica, obtient enfin le droit de faire procéder à des fouilles afin de récupérer la dépouille de son père et de lui offrir enfin le repos de l’âme dans la sépulture familiale.
Alors que l’Espagne veut oublier, faire table rase de ce qui s’est pourtant passé, cet album retrace les derniers instants de certaines victimes de la répression afin d’honorer leur mémoire.
Les deux artistes mettent également en lumière le rôle qu’à jouer le fossoyeur Leoncio Badia Navarro qui a bravé les interdits et s’est exposé lui-même au canon pour permettre aux veuves de voir leurs époux une dernière fois. On salue la douceur des planches qui relatent pourtant une bien sombre Histoire.
(M.V.)