10 petits tanks s’en vont en guerre, sagement alignés à la queue leu-leu. Mais comme dans la comptine des 10 petits nègres, les disparitions éclaircissent bien vite leurs rangs. La couleur, la forme, les excroissances incongrues s’en mêlent. L’un devient rose à fleurs mauves, l’autre rétrécit. Voilà qu’un d’eux part à reculons, s’envole, se prend pour une théière ou décide de vendre des glaces. Les disparitions successives sont scandées d’un même refrain : « Il ne peut plus y aller ». Et quand le dernier voit apparaître une trompette au bout de son canon, il tourne chenilles. Depuis qu’il est né, il rêvait d’en jouer. Et « tant pis pour la guerre ».Les engins sont photographiés dans des tons kaki variés – du moins au départ. Ils sont dotés l’un après l’autre de compléments : pattes poilues, fleurs, ailes esquissées d’un fin trait bleu à main levée. Et si les chars pouvaient vivre leur vie, loin des combats ? Le message pacifiste implicite déclenche le rire puis la réflexion. Pour tous, adultes et enfants.
10 petits tanks s’en vont en guerre
CALI Davide