Ses travaux sur la criminalité organisée et les services secrets permettent à ce journaliste d’investigation, d’affirmer que les attaques du 11 septembre 2001 trouvent leur origine dans les événements de 1979, notamment l’invasion de l’Afghanistan par l’Armée Rouge. Il démontre que la suite est une accumulation de faits qui ont facilité le développement exponentiel de réseaux terroristes. La CIA finance, dès 1980, l’entraînement des groupes de résistants moudjahidine afghans, et ignore les appels à la guerre sainte contre les Occidentaux. Le terrorisme islamiste s’organise, profitant de l’inertie des administrations, des rivalités entre la CIA et le FBI. Comment, en effet, un des cerveaux d’Al Qaida a-t-il pu s’infiltrer au coeur de l’armée américaine sans éveiller les soupçons ?
L’enquête, aussi minutieuse et touffue que celle menée pour Pacte avec le diable : les États-Unis, la Shoah et les nazis (NB mai 2005) exige, sauf à maîtriser le sujet, une attention soutenue pour ne point se perdre. Les dialogues, bienvenus, rendent moins complexe l’ensemble qui peut se lire comme un roman policier. Pointer les failles et les dysfonctionnements est, avec le recul, plus aisé, cependant il restera toujours des zones d’incertitude là où commence le monde des hommes de l’ombre. Un ouvrage passionnant.