14 juillet

VUILLARD Éric

Dans la mĂ©moire collective, la prise de la Bastille, symbole de l’arbitraire de l’Ancien RĂ©gime, marque le dĂ©but de la RĂ©volution française. Pourtant on connaĂźt peu ou mal le dĂ©tail des heures qui prĂ©cĂ©dĂšrent l’évĂ©nement ni surtout les hommes et les femmes qui y participĂšrent, cette foule de hĂ©ros anonymes oubliĂ©s de l’Histoire. L’auteur (Tristesse de la terre, NB novembre 2014) entreprend Ă  sa façon de rĂ©parer l’injustice : il reconstitue sur le mode romanesque cette journĂ©e d’affrontements incertains entre la multitude du « petit peuple » de Paris indignĂ© et l’arrogance d’hommes politiques victimes de leur aveuglement. Mais en jouant de façon trop rapide avec des listes d’archives historiques, l’écrivain abandonne dĂ©libĂ©rĂ©ment la crĂ©dibilitĂ© du rĂ©cit au profit de sa seule vision. C’est dommage. Car ici le ton constamment hĂ©roĂŻque dont il use pour les Ă©numĂ©rations de personnes, de rues, de mĂ©tiers, mĂȘme s’il gagne en proximitĂ© avec ses personnages, lui fait perdre de l’efficacitĂ©. (A.Lec. et A.-M.D.)