En cette fin de 1920, à Douarnenez, la sardine se fait rare et la vie bien dure. Les femmes n’en peuvent plus de mettre sans répit les sardines en boîte dans des conditions difficiles. Des syndicalistes venus de Paris les incitent à réagir. Peu à peu naît l’idée d’une grève. Certaines poussent leurs hommes à agir de même. Les dirigeants des conserveries, le maire et le préfet se regroupent et font même appel à des briseurs de grève professionnels, et aux marins basques prêts à négocier. Jos se retrouve à la tête de cette révolte. La lutte prend forme.
À travers cette saga bretonne et familiale, Debois met en scène, de façon rythmée, la révolte des Pen Sardin de 1924, leurs combats âpres et la construction d’un syndicat libre, s’organisant en coopératives pour acheter directement la « rogue », appât essentiel pour la pêche. Ce dernier tome d’un premier cycle, particulièrement dense et vif, plonge avec réussite dans le rude univers des pêcheurs de sardines. Le dessin de Fino, réaliste et précis, aux couleurs brumeuses et humides de la côte bretonne, correspond particulièrement bien au récit.