À Toulouse, 3 bis, rue Riquet, vivent, sans se voir, quatre esseulés : Cécile, traductrice, agoraphobe, accro aux sites de rencontre sur internet ; Mado, la vieille prostituée peu reluisante qui perd la tête ; Lucie, la rousse, aide à domicile, à la recherche éperdue de l’âme soeur ; Marc, cadre conventionnel qui en veut à la terre entière. Des événements bouleversent une situation figée. Cécile joue les apprentis-sorciers en imaginant une rencontre entre Marc et Lucie, via ses profils avatars en ligne. Et si Mado sombre, elle émeut ses voisins… Journaliste toulousaine, Frédérique Le Romancer, dans une langue très crue, campe avec ironie des personnages pathétiques. Les thèmes sont la solitude et le manque de confiance en soi. Paradoxalement, c’est la vieille femme dont l’esprit se brouille qui est la plus entourée malgré son caractère entier, parce qu’elle fait partie d’une collectivité parfois cruelle, mais chaleureuse. À l’opposé, la traductrice qui ne peut sortir de son appartement s’en évade seulement virtuellement. De courts chapitres dévoilent progressivement le passé de chacun, et de leurs fêlures émerge un moyen de se parler et de sortir du monde rétréci dans lequel ils s’étaient enfermés. Ainsi s’adoucissent les caractères et perce une note d’espoir. (L.G. et S.La.)
3 bis, rue Riquet
LE ROMANCER Frédérique