3 fois dès l’aube

Quatre heures du matin, dans le salon d’un hôtel, un homme se prépare à commencer sa journée lorsqu’une jeune femme entre. Elle l’aborde, et  entre eux commence une conversation étrange faite de banalités et de révélations croisées sur leurs destins réciproques. Le ton est fataliste voire désabusé quand l’inconnue convainc l’homme de monter dans sa chambre et de tout recommencer. Pour ce faire elle lui raconte sa jeunesse.  Album étrange tiré d’un roman d’Alessandro Baricco, Trois fois dès l’aube se présente comme une pièce de théâtre en trois actes, tous identiques dans leur construction, la rencontre à l’aube d’un homme et d’une femme qui ne semblent pas se connaître. Le récit est lent, triste et monotone à l’image de ces aurores qui semblent s’éterniser dans l’attente d’un soleil qui tarde à se lever. Le dessin à la gouache est doux et tendre, rehaussé par des couleurs chaudes ; le trait estompe les visages et vient renforcer la tonalité langoureuse de l’ensemble. Chronique de la solitude moderne ou roman de l’amour contemporain, l’histoire hésite et les auteurs semblent laisser le choix final au lecteur. (A.R. et Y.H.)