En plein coeur du quartier latin, Maud vit chez sa mère, ex-militante communiste. En ce début d’année 1968, ses préoccupations de lycéenne de 17 ans sont surtout orientées vers le bac en juin et les répétitions de théâtre avec ses copains. Mais au dehors la rumeur enfle de jour en jour : cris et slogans des manifestants, explosions de bombes lacrymogènes, pavés arrachés et grilles d’arbres déboulonnées pour dresser des barricades… De janvier à décembre, Maud – alias Paule du Bouchet – décrypte le calendrier des événements au prisme de sa jeunesse et de son enthousiasme souvent naïf, de son envie de passer dans le camp des adultes aussi. Elle se sent « inintéressante » et trop jeune pour vivre à fond la révolte étudiante, un peu envieuse de ceux qui, dans les établissements publics, animent les Comités d’Action Lycéenne. La douche froide du bac à passer en juillet, l’été en Avignon et la rentrée universitaire en septembre marquent le reflux de la vague révolutionnaire. L’année s’achève sur les premières réflexions sur l’après mai 68, une « année zéro » où le regard d’une adolescente sur le monde et sur elle-même a basculé. (M.T. et R.F.)
68 année zéro
BOUCHET Paule du