Après Les guerres sans fin (NB novembre 2008), Benjamin Stora, universitaire, revisite l’histoire de la gauche à travers son parcours politique depuis mai 68. D’une famille juive d’Algérie, il arrive en France à douze ans, portant le poids du déracinement. À seize ans, l’Organisation communiste internationaliste le lance dans la vie militante. Peu à peu il découvre les dessous des ambitions personnelles. Il a rejoint sans passion le parti socialiste, un drame familial achève de le décourager de la vie politique. Mais il l’observe et en parle avec lucidité. Son passé familial lui permet une analyse très fine du problème de l’immigration et de l’Islam au regard de l’assimilation. Il connaît tous les caciques de la gauche dont il parle sans tabou, quelques anecdotes ici et là en dévoilent un aspect inconnu. C’est avec tristesse qu’il déplore l’oubli des espoirs de mai 68 et l’affaiblissement de la gauche, en des réflexions empreintes de clairvoyance et d’humanité. (A.V. et V.M.)
68, et après : les héritages égarés
STORA Benjamin