76, avenue Marceau

Les Champs-Élysées des années soixante, les immenses pièces de l’appartement de l’avenue Marceau, les limousines paternelles… Souvenirs, souvenirs : Hervé Chayette, commissaire priseur, ancien élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, semble toujours faire un inventaire. Dans le flux de ces descriptions, le lecteur découvre des éléments marquants de sa vie jusqu’au jazz, aux boums et à la sexualité de l’adolescence : c’est un jeune obèse, fils unique, qui se découvre, par hasard, une demi-soeur cachée. Ses parents, issus de familles juives blessées, sont au faîte de leur ascension sociale et s’épuisent à « tenir leur rang ». « Nous trois » est une entité pesante, mais qui déjeune régulièrement au Fouquet’s… Maoïste, le narrateur se crée un style de vie en contradiction avec son engagement politique : « le système que j’avais trouvé pour être malheureux. »  Le ton général de ce récit autobiographique est celui d’un humour déprimé, l’auteur a parfois des formules inventives, d’autres choquantes (lorsqu’il évoque une famille de mongoliens) et quelques références littéraires. Ces souvenirs intéresseront peut-être les nostalgiques d’une jeunesse parisienne dorée.